David Clarinval torpille le plan du PS pour sauver l’Horeca : “Supprimons la réforme de Pierre-Yves Dermagne sur les flexi-jobs !”
Le vice-Premier ministre affirme que les restaurateurs pourront retrouver un peu de trésorerie – et ainsi garder la tête hors de l’eau – si la fiscalité belge est revisitée activement. Il préconise notamment d’alléger les charges patronales et de revoir le système des emplois complémentaires.
- Publié le 19-04-2024 à 14h01
”Je suis tombé de ma chaise lorsque j’ai lu que le PS avait un plan massif pour sauver l’Horeca”, s’exclame David Clarinval (MR), vice-Premier ministre et ministre fédéral des Indépendants. “Pendant trois ans, le PS n’a non seulement rien fait, mais il a placé un grand nombre de bâtons dans nos roues à chaque fois que nous avions des mesures favorables pour le secteur de la restauration.”
Dans la DH, Paul Magnette et Ahmed Laaouej, tous deux présidents, l’un du PS national et l’autre du PS bruxellois, proposaient notamment de se battre pour une réforme fiscale favorisant les bas salaires et de réunir tous les acteurs du secteur pour trouver des solutions. Les ténors socialistes ne se disaient pas opposés à l’idée de revoir le système de flexi-jobs actuellement renvoyés devant la Cour constitutionnelle par les fédérations horeca.
Pyromane qui joue au pompier
”C’est le PS, avec la réforme de Pierre-Yves Dermagne [ministre de l’Économie, NdlR] sur les flexi-jobs, qui a jeté l’Horeca dans la situation dans laquelle il se trouve aujourd’hui. Leur plan massif, c’est vraiment le pyromane qui veut jouer au pompier”, s’irrite l’élu libéral.
Et de lister les mesures proposées par le MR qui se sont à chaque fois heurtées à un refus des socialistes lors des multiples conseils des ministres qui ont émaillé la législature Vivaldi. “Un quota annuel structurel de 600 heures pour le travail étudiant ? Les socialistes s’y opposaient. Une diminution des cotisations sociales patronales sur les bas salaires ? Les socialistes s’y opposaient. Rehausse du nombre d’heures supplémentaires volontaires défiscalisées, exonérations de cotisations sociales sur les trois premiers emplois créés dans l’Horeca ? Le PS a refusé.”
Selon David Clarinval, certaines propositions du PS allaient pénaliser l’Horeca. Le ministre évoque 119 millions d’euros à charge du secteur de l’Horeca avec la généralisation de la caisse blanche pour toutes les activités de débits de boissons au sens large, la suppression du seuil de 25 000 euros, le renforcement de sanctions pénales, l’enregistrement obligatoire des présences pour tous les employés…
Réformer la réforme
”Les socialistes considèrent que l’Horeca est un secteur qui triche. Quand ils demandent d’élargir la caisse blanche à tout le monde, ça veut dire qu’ils considèrent que tout le monde fraude. Ils ont bataillé avec Frank Vandenbroucke [vice-Premier Vooruit, NdlR] pour supprimer la prime 'zéro coti', qui était vraiment une mesure favorable aux petits employeurs. Je me suis battu pour la garder.”
Comme chaque parti, le MR a aussi son plan pour sauver l’Horeca. Et le premier point de celui-ci consiste à… supprimer une partie du travail accompli durant cette législature. “Pour commencer, supprimons la réforme Dermagne sur les flexi-jobs pour revenir à un système de flexi-jobs sans quota, ni restrictions. Autorisons le travail étudiant dès 15 ans. Rendons structurel le quota annuel de 600 heures pour le travail étudiant et étendons les heures supplémentaires brutes-nettes de 360 à 450 heures.”
Les libéraux souhaitent également baisser la TVA à 6 % dans tout le secteur de l’Horeca, y compris sur les boissons non alcoolisées et permettre de déduire à 100 % les frais de restaurant et événementiels pour les entreprises. Leur plan inclut de réduire davantage les cotisations patronales et, enfin, d’autoriser fiscalement les serveurs à considérer leurs pourboires comme du 100 % net.